Dante ~*Eclaireur*~

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Posté le: Ven Juin 11, 2010 4:45 pm Sujet du message: [Astéracées] Les Séneçons Jacobée et Commun |
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Le Séneçon Jacobée [Senecio jacobaea], le Séneçon Commun [Senecio vulgaris]
[Astéracées]
Synonymes : Herbe aux charpentiers.
On attribue l'origine du mot séneçon [et donc senecio] au latin senex : vieillard. Eu égard au duvet blanchâtre ou grisâtre des akènes évoquant la couleur de la barbe d'un vieillard.
Voici des plantes « anodines » dont on apprendra à se méfier… Le groupe « Senecio » regroupe un peu plus de 50 plantes eu Europe [sur un total de plus de 1 500 à travers le monde], mais nous n’évoquerons ici que le séneçon commun et le séneçon jacobée.
Pas tout à fait inconnu, puisque Dioscoride recommande déjà l’usage du séneçon commun dans des cas d’hémorroïdes, ses propriétés résolutives, émollientes et adoucissantes étant depuis longtemps connues. On le disait aussi efficace pour prévenir les convulsions hystériques...
Leclerc, médecin français du début du XX° siècle, mettra en évidence ses effets favorables dans les troubles des règles, ainsi que sur les incidences nerveuses relatives à ces problèmes particuliers. Mais, comme toute plante contenant des alcaloïdes de type pyrrolizidinique, son usage thérapeutique est largement tombé en désuétude. Parce que le séneçon est toxique. Et pas qu'un peu. En Europe, il est responsable de l'intoxication de nombreux animaux : chevaux, bovins, etc. On constate chez les animaux en ayant consommé les troubles suivants : diarrhées, coliques, convulsions, cirrhose du foie, etc. [les alcaloïdes présents dans la plante étant hépato-toxiques, comme ils peuvent l'être chez la consoude.]
Les premiers signes cliniques n'apparaissent malheureusement que plusieurs semaines ou plusieurs mois après première ingestion de la plante par l'animal. Aussi, le traitement de l'animal une fois les premiers symptômes reconnus est-il vain la plupart du temps, les cellules hépatiques étant déjà gravement endommagées.
Lorsque les abeilles butinent des fleurs de séneçon, on retrouve une petite quantité d'alcaloïdes hépato-toxiques dans leur miel. De même, quand les vaches broutent du séneçon, c'est dans leur lait qu'on retrouve les mêmes alcaloïdes.
Chez l'homme, l'intoxication est relativement moins fréquente bien que plusieurs décès ont été imputés au séneçon. L'usage s'en fera donc de façon parcimonieuse et certainement pas en auto-médication.
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Le séneçon commun est une plante annuelle fréquente dans les jardins, les champs cultivés, les terres labourése, en bordures de chemins. On la rencontre dans la plupart des régions tempérées du globe.
Sa tige dressée de 20 à 60 cm de hauteur est ramifiée vers le sommet et porte des feuilles épaisses plus ou moins découpées.
En haut des tiges se déploient presque toute l'année de petits capitules de fleurs jaunes et tubuleuses qui donneront des groupes d'akènes en masses duveteuses, lesquelles évoquent sans mal les fruits du pissenlit en plus petits.
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Le séneçon jacobée est une plante bisannuelle ou vivace à vie courte. Bien plus grande que le séneçon commun, elle dépasse généralement un mètre de hauteur.
Elle se présente sous la forme d'une tige dressé, ramifiée et très feuillée. Les feuilles inférieures lyrées sont très découpées, alors que les feuilles supérieures non pétiolées dites « à oreillettes » embrassent la tige et sont divisées en segments dentés de longueur presque égale.
Les capitules jaune d'or réunissent des inflorescences terminales peu denses de 15 à 25 mm de diamètre.
Les ligules périphériques au nombre de 12 à 15 et les fleurs du centre tubulaires donnent aux inflorescence au faux air d'arnica, autre astéracée.
La floraison s'étale de juin en novembre et donne lieu à deux types d'akènes : celles du « disque » sont soyeuses, celles du pourtour glabres.
Très commun en plaine comme en moyenne montagne sur terrains tels que prairies, bois, pentes sèches, près humides, bordures de chemins, etc.
Les séneçons en thérapie :
[en noir, le séneçon commun, en rouge, le séneçon jacobée]
1/Parties utilisées :
*Racines
*Plante entière
2/Principes actifs :
*Tannins
*Alcaloïdes pyrrolizidiniques [sénécionine, sénéciphylline]
*Sénécine
*Sénécionine
3/Propriétés médicinales :
*Emménagogue
*Circulatoire veineux
*Emménagogue
*Sédatif des menstruations douloureuses
*Expectorant
*Anti-inflammatoire
4/Usages :
*Spasmes douloureux des règles
*Douleurs pelviennes
*Douleurs lombaires associées aux précédentes
Utilisation :
Décoction : comptez 25 g de séneçon et 10 g de semences de persil en décoction pendant 3 mn dans un litre d’eau. Filtrez. A raison de 2 à 3 tasses par jour entre les repas.
Décoction : comptez 25 g de séneçon en décoction pendant 3 mn dans un litre d’eau, suivie de 15 mn d’infusion hors du feu. Filtrez. En gargarisme dans des cas d’angines.
Cataplasme : la plante fraîche broyée peut être appliquée sur piqûres et inflammations cutanées.
*Absence des règles, règles douloureuses
*Anémie, chlorose et mélancolie liées aux troubles des règles
*Leucorrhées
*Dysenterie
*Douleurs intestinales
*Bronchites
*Angines
*Piqûres d’insectes [guêpes]
*Inflammations cutanées
Utilisation :
Infusion : comptez 50 g de racines en infusion dans un litre d’eau. Filtrez. A raison de 2 à 3 tasses par jour. On débutera quelques jours avant la venue présumée des règles et on arrêtera dès les règles survenues.
Cataplasme : la plante fraîche broyée peut être appliquée en cas de contusions, maux de gorge, engorgement laiteux.
Sources :
-Petit Larousse des plantes médicinales, Debuigne/Couplan, Larousse, 2009.
-La phytothérapie, Jean Valnet, Maloine, 1983.
-Encyclopédie visuelle des plantes sauvages, Jean-Marie Polèse, Artémis Editions, 2007.
-Guide du promeneur dans la nature, Felix/Toman/Hisek, Hatier, 1974.
-Tout savoir sur les poisons naturels, Kurt Hostettmann, Favre, 2006.
-Logos, Bordas, 1976.
-Larousse illustré, 2005.
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